Colocs II , le retour

J’émerge de la cohue, victorieux, une cartes magnétique en main.
J’ai bien cru qu’elle allait me passer sous le nez mais finalement j’ai eu de la chance. Plus précisément, nous avons eu de la chance.
On ne change pas une équipe qui gagne ; Siobhan et moi sommes montés ensembles à bord du NSS Schrödinger. Ce voyage là nous le commencerons tous les deux, et quelque part ça me rassure de pouvoir compter sur une présence amicale.
Les autres ? Le départ s’est fait dans la précipitation, nous avons été séparés du petit groupe de personnes qui nous accompagnaient. Ont-elles pu se frayer un chemin malgré les évènements et monter à bord ? Je l’ignore.

L’idée qu’ils n’aient pas réussi à embarquer m’angoisse. Cependant, chaque chose en son temps. Il faut s’organiser. D’abord s’assurer une place à peu près sûre sur le vaisseau, ensuite partir à la recherche de nos éventuelles connaissances.
Dans la lutte acharnée pour se trouver une habitation viable, je venais de nous obtenir une cabine.

Deux places dans une cabine prévue pour quatre personnes, nous évitant ainsi les dortoirs surpeuplés et les inconvénients qui en résultent. Siobhan n’aura plus qu’à passer récupérer sa clef après le boulot, confirmer deux trois détails, et venir me rejoindre dans notre nouveau chez-nous.

Les deux places restantes seront attribuées à des inconnus… à moins que nous n’ayons deux colocataires de plus à proposer.

Évidemment, il me faut encore un petit moment de perdition, des tours et détours, pour parvenir enfin à destination.
Cabine 3742. Ça sonne bien.

Je passe la carte magnétique, ouvre la porte.
Surprise ! La découverte de mon nouvel environnement me laisse un temps perplexe. Ce genre de cabine est-il réellement prévu pour que l’on puisse y vivre à quatre ?
Je dépose dans un coin (en plein milieu de la pièce en fait) les quelques affaires que nous avons pu amener pour le voyage.
Avisant la couchette du haut, j’entreprends d’aller m’y installer, commence à m’approprier ce minuscule recoin de l’impressionnant NSS Schrödinger.

Depuis mon perchoir je balaie la cabine du regard. Après tout ça n’est pas si mal. Ouais… ça me plait même plutôt bien.

Absorbé que j’étais par la contemplation du plafond, j’ai fini par m’endormir. La fatigue de ces derniers jours aidant, me voilà loin, très loin, plongé dans des songes qui vont au-delà des étoiles qui croisent le chemin du Schrödinger.

Un peu de tranquillité c’est appréciable. Dormir. Pas longtemps.
Dix minutes précisément, c’est le délais qui s’est écoulé entre le moment où j’ai fermé les yeux et celui où la voix de Siobhan criant mon nom depuis l’autre côté de la porte me réveille en sursaut.

Je me redresse brusquement et ma tête fait une rencontre brutale avec le plafond.
Au cas où j’ai oublié qu’à partir de maintenant je vis dans un espace réduit voilà une douloureuse façon de me l’ancrer en mémoire. La couchette du haut c’était pas forcément l’idée du siècle en définitive…

« - Ouais, deux secondes, j’arrive ! »

Je gueule pour être entendu par ma coloc’, le tout en massant d’une main ma pauvre tête à l’endroit de l’impact. J’espère qu’on a de l’aspirine dans le coin.

Sur ces entrefaites, je descends de mon perchoir, et fait les quelques pas qui me séparent de la porte, non sans au passage me prendre les pieds dans l’un des sacs abandonné précédemment au milieu de la pièce.

J’ouvre la porte.

« - Meeeerde, Sio’ ta clef ! Tu devais… »

La surprise m’empêche de terminer ma phrase ; mes yeux viennent de se poser sur les deux acolytes de Siobhan.

« - Kim ! Kim ! C’est toi ?!! … Oui, j’suis con, bien sûr que c’est toi ! Je… On savait pas si t’avais pu monter à bord et… »

M’écartant de l’entrée je laisse le passage aux trois autres, salut dans le même temps la personne qui accompagne les deux jeunes femmes.
Je ne pose pas de question. Nous aurons largement le temps pour les retrouvailles et les présentations ; peut-être même qu’on peut faire ça autour du… euh… du quelque-chose-qui-a-l’air-de-se-manger que nous a rapporté Sio’.

Le nerd, sans prévenir, a filé avec son plateau en marmonnant une vague excuse. Kim hausse les épaules, secrètement compatissante. Ça doit pas être facile, d'être timide.

Elle pose son repas pour donner l'accolade à Soren.

J'me d'mandais aussi si vous aviez pu monter, tous les deux. Ça va ?

Elle a pas plus tôt dit ça que son com de poignet émet des tûtûût énervants.

Rha, déjà l'heure de reprendre le boulot ? Ben juste pour aujourd'hui, mes petites plantes iront se faire foutre.

Elle fait taire son com et sourit à ses frère et sœur Rebuts.

Kim s'est posée sur une des couchettes libres et a commencé à ingurgiter sa ragougnasse de bambou, avant de manquer s'étrangler avec. Elle pose sa cuiller, se racle la gorge, s'ébouriffe un peu plus, tente un sourire désinvolte.

Alors. N'a-Qu'un-Œil. Bah, il a pas réussi à monter. 'Fin j'pense pas, j'l'aurais repéré. Il se voit de loin avec ses deux mètres.

Nan, je crèche avec douze autres filles Rebuts des fermes hydroponiques. Si y avait des casernes pour nanas, ça ressemblerait sûrement à ça.

Allumer un cigarillo dans les trois mètres cubes de la cabine ? Mauvaise idée. Kim préfère encore se rabattre sur sa bouillie, histoire d'avoir quelque chose à faire.

A peine le temps de me remettre un minimum de l’effet de surprise, je me retourne et constate que le nouveau pote de Kim et Sio’ vient de s’éclipser.
Merde, je fais si peur que ça ?

Après une ou deux secondes de plus passées à m’interroger sur ce fait étrange, je reprends le cours de la conversation.

« - Pour la clef, pardonnée, affaire classée, tout ça. »

Je réponds avec le sourire.
Les retrouvailles inattendues avec Kim ça vaut bien d’être réveillé en sursaut et de se cogner la tête contre le plafond.

Tandis que ma coloc pose les questions, moi je m’intéresse de plus près au contenu de mon assiette. Ça n’a pas l’air fameux ce truc là… ce qui ne me dissuade pas d’y goûter.

Entre deux cuillères de cette chose indéfinissable plus ou moins comestible, je confirme les dires de Siobhan à propos de la cabine :

« - Ouep. Les cabines pour deux personnes y a pas eu moyen. L’autre solution c’était les dortoirs… et le compromis la cabine pour quatre… et là bien entendu soit on leur propose deux autres colocs soit ils nous en collent deux au hasard. »

Et sur ce je m’en retourne à mon assiette.
Les filles profitent du fait que je suis en train de manger pour m’égarer quelque peu dans la conversation.

« - C’est qui le Cyclope dont on cause ? Je connais ? »

Je demande, la bouche pleine.

En y réfléchissant un peu, décidément ça me dit rien. Puis, si j’avais croisé un visage familier sur le NSS j’aurais tilté… ou pas.

« - Peut-être que je peux me rendre utile sur ce coup là. Je fais pas mal le tour du vaisseau pour mon nouveau boulot. Si jamais je croise quelqu’un qui correspond au signalement… »

Alors. N'a-Qu'un-Œil. Bah, il a pas réussi à monter. 'Fin j'pense pas, j'l'aurais repéré. Il se voit de loin avec ses deux mètres.

Je grimace un peu. Ça pue, ça.

« - C’est qui le Cyclope dont on cause ? Je connais ? ... Peut-être que je peux me rendre utile sur ce coup là. Je fais pas mal le tour du vaisseau pour mon nouveau boulot. Si jamais je croise quelqu’un qui correspond au signalement… »

Coup de pied à Soren. Faut pas remuer le couteau dans la plaie mon chou. Ralala, ces mâles. J'me lève, vais m'assoir à côté de Kim, épaule contre épaule.

Je crèche avec douze autres filles Rebuts des fermes hydroponiques. Si y avait des casernes pour nanas, ça ressemblerait sûrement à ça.

Transmission de l’information. Traitement. Réaction.

- ... Hey ! Tu voudrais pas venir roupiller là ? Je préfèrerais toi à n'importe qui d'autre ! *posage de plateau repas, saisissement de mains et secouage d'icelles* Nous restera plus qu'à trouver une seule personne sympa, comme ça. Dis oui, dis oui, dis oui !!! Avec Soren on prend presque pas de place, et... *ton de la conspiration* On a même une cafetière !

La réaction de Kim manque quelque peu d'enthousiasme.

Heeeh bah c'est que... C'est pas que j'vous aime pas, hein, mais dormir avec un couple, ça peut être super chiant. Un peu gênant pour vous et pour moi, voyez. J'fais quoi dans ces cas-là, un tour dans le couloir ? Des bouchons d'oreilles ?

Puis elle semble percuter un truc.

Au fait, pourquoi ils ont pas voulu vous filer de chambre pour couple ? Vous... vous pouvez pas faire d'enfant, vous non plus ?

Kim ou Miss-Le-Tact-Ma-Grande-Spécialité.

Aïeuh !
Bah bravo ! Coup de pied. Qu’est-ce que j’ai fais comme connerie encore ?? Voilà qu’elle me tyrannise maintenant la coloc’ !
Je réponds par une petite tape sur son bras. Juste pour la forme, et parce que je suis un peu gamin quand je m’y mets.

Mon assiette terminée je dépose le plateau dans un coin, gardant tout de même -pour une raison qui m’échappe totalement- ma cuillère à la main.
C’est là que Siobhan propose à Kim une place dans notre petit coin de Schrödinger.
J’approuve ! J’approuve complètement ! Si on m’avait laissé le temps d’y songer j’aurais même pu suggérer l’idée.


"Heeeh bah c'est que... C'est pas que j'vous aime pas, hein, mais dormir avec un couple, ça peut être super chiant. Un peu gênant pour vous et pour moi, voyez. J'fais quoi dans ces cas-là, un tour dans le couloir ? Des bouchons d'oreilles ?"

La nouvelle a pas l’air de l’enchanter plus que ça.
Le sourire de crétin qui était venu s’inscrire sur mes lèvres laisse place à une mine étonnée.

« - J’t’assure, on est pas trop chiants en fait ! Bon … Sio’ elle brille un peu dans le noir des fois, et j’risque de me cogner un peu la tête contre le plafond les premiers temps.. Mais sinon, j’ai arrêté de parler en dormant donc les bouchons d’oreilles pas besoin et… »

Alors que je débite ma grande tirade, tentant désespérément de défendre notre cause, pas un seul instant ne me vient à l’esprit que j’aie pu louper quelconque sous-entendu dans les propos de Kim.

"Au fait, pourquoi ils ont pas voulu vous filer de chambre pour couple ? Vous... vous pouvez pas faire d'enfant, vous non plus ?"

La question me stoppe net dans mes élucubrations.
Des enfants ?? C’est à des années lumière de mes préoccupations actuelles. Puis, au-delà de ça, je suis même pas certain de savoir exactement… … enfin… bref…

Mon regard passe rapidement de Sio’ à Kim, de Kim à Sio’, puis se fixe finalement sur Kim.

« - Attends… parce que t’as cru que j’avais… »

Les pensées s’échappent, mes réflexions se changeant instantanément en mots sans que j’ai le temps de faire un tri.

« - Sio’ c’est ma copine. On fait pas des gosses avec sa copine. »


Soren, Mister Parfois-je-tiens-aussi-des-propos-sensés.

Y a pas à dire, on forme une belle équipe.

Kim pourrait concourir pour les championnats galactiques de l'expression la plus ahurie possible. Soren fait ça aux gens, parfois.

Elle finit par lâcher un petit rire caquetant, entre la gêne et l'auto-dérision, et fourrage dans son afro. Un geste en passe de devenir un tic.

Désolée hein. J'ai cru que, vu que, Sio à poil dans la douche, un seul clic-clac défait, tout ça, tout ça. Bref.

N'empêche que vous auriez quand même pu vous faire passer pour un couple, ça vous aurait toujours assuré une jolie piaule pour un an ou deux. Vous avez vu celle de Leith et Deidre ? Z'ont au moins quatre mètres carrés chacun, les empaffés !

Je hausse un sourcil.

- T'as jamais dormi avec des gens avec lesquels tu copulais pas ? ... Je vais reconsidérer ma proposition de partager la cabine, alors !

Léger coup de poing sur l'épaule.

- J'te rappelle que les seules explications que j'ai eues sur le sexe, c'est toi qui me les as données. Et un peu les nounous. Et ça a l'air vachement compliqué : quand on a confronté ce qu'on sait sur le sujet, avec So', on s'est aperçus qu'on avait pas les mêmes infos. Donc on va pas tester n'importe quoi. ... Et tu nous vois essayer de gruger un toubib ? *éclat de rire* J'aurais clignoté non stop, quant à Soren, il aurait fini par déclarer sa flamme à l'infirmier ! ... Bon, tu estes avec nous, alors, vu que tu es la seule à pouvoir réveiller les autres avec des râles de plaisir ?

Cela reviendrait à dire que j’ai loupé des occasions ? Qu’à chaque fois que Sio’ et moi nous sommes endormis l’un contre l’autre sur ce fameux clic-clac de notre ancienne demeure en réalité nous aurions très bien pu…

Non ça colle pas. L’hypothèse sonne faux.
J’ai jamais envisagé mes rapports avec Siobhan de cette façon. Ou alors, si j’y ai un jour songé ça a été quasi-inconscient et ça m’est vite passé.
Quoi ? On a pas le droit d’être copain avec une fille sans que ça paraisse louche ?

Bref... à part ça je rêve ou en plus elle se fiche de moi Sio' ??

« - Et alors ? Et s’il est mignon l’infirmier ? »
Je rétorque, ironique, et parfaitement lucide quant à notre incapacité à embobiner l’équipe médicale du NSS.

Au sujet de nos informations divergentes, j’ai pas spécialement envie d’en débattre maintenant avec les filles.
Jusqu’à présent ça m’a jamais posé de problème d’évoquer ces histoires un peu personnelles ; cependant, suite au quiproquo que nous venons de démêler, je pense que j’ai encore deux – trois concepts à reconsidérer personnellement avant d’en faire part à mes colocs.

« - Pas de doute, on a un traitre parmi nos indics ! C’est un complot, on veut nous induire en erreur !»
Voilà, j’expédie l’affaire sur une vague boutade, l’air faussement soupçonneux et un sourire au coin des lèvres.
Ça c’est fait.

Puis… à propos de colocs… étant donné que le supposé problème de cohabitation est résolu, il n’y a à priori aucune raison pour que Kim refuse notre offre.

« - Enfin… quoi qu’il en soit, Kim t’as plus d’excuse ! Tu ramènes ta valise et tu t’installes, c’est tout. Bon, par contre, le lit du haut c’est le mien. »
C’est que j’ai presque l’air autoritaire quand je veux… ou pas…

T'as jamais dormi avec des gens avec lesquels tu copulais pas ? ... Je vais reconsidérer ma proposition de partager la cabine, alors !

Kim décoche un demi-sourire faussement aguicheur à Sio.

Comment ça, tu veux dire que mon corps te rend pas folle de désir ?
Si, j'ai déjà fait ça. Depuis que je suis sur le NSS, en fait. Et j'peux vous dire qu'elles sont pas toutes sages, les filles de mon dortoir. J'ai déjà les bouchons d'oreilles...

Son sourcil atteint la racine de ses cheveux aux explications de l'électricienne lumineuse et aux commentaires de son pote aux yeux piscine. Elle tente vaillamment de ne pas rire. Échoue.

Vous êtes trop... heu... mignons. Bon, du coup, c'est pas avec vous que j'risque d'être réveillée par des mains baladeuses, hein ? Sans même parler de râles de plaisir. J'vais aller chercher mon sac, ouais. Et si ça peut vous rassurer, vous aurez pas ce genre de problème avec moi non plus.

Elle checke du regard les deux lits restants.

J'préfère être en bas. Bonjour la hauteur sous plafond. T'as pas peur de te cogner tout le temps ?

Non, décidément, j’y tiens à ma couchette du haut, et ce malgré l’interrogation tout à fait pertinente de Kim.

« -J’ferai attention, t’inquiètes. »
Je lui réponds, plutôt sûr de moi, même si fatalement demain lorsque je me réveillerai je m’assommerai contre ce satané plafond… mais ça c’est une autre histoire.

Voilà que les conversations se réorientent vers ces notions obscures et trop abstraites, ces concepts de "zones proscrites" comme le dit si bien Sio’.
A ce sujet, j’ai déjà eu l’occasion de faire quelques constats… personnels… et d’émettre deux ou trois hypothèses sur ce qui se fait ou non en la matière. Cependant il me semble qu’il devient urgent de lever entièrement le mystère sur ces questions là. En clair il faudrait que quelqu’un veuille bien m’expliquer une fois pour toutes de quoi il retourne exactement, que je sois définitivement fixé et évite autant que possible les impairs.

J’ose pas demander à Kim…
Sio’ c’est pas pareil, c’est ma copine, et de ce côté-là elle en sait à peu près autant que moi, sauf qu’apparemment aucun de nous deux ne dispose d’informations fiables à cent pour cent.
Puis je trouve sa théorie des lobes d’oreilles et des pieds un peu tirée par les cheveux ; malgré tout… « … je veux bien un café, s’te plait. »

En même temps, Kim aussi c’est ma copine, pourtant rien à faire, j'ose pas.
Jusqu’à il n’y a pas si longtemps, en plus de cela, je la considérais un peu comme mon boss (si tant est qu’en œuvrant pour les rebelles on puisse réellement avoir un "boss"). Sûrement ça qui fait que certains sujets me sont encore un peu délicats à aborder avec elle.
C’est débile mais c’est comme ça.

Quoi qu’il en soit, cette idée fantasque de pieds ne m’inspire rien de fameux. A moins que…
Mon air sceptique laisse place à un petit sourire en coin. Frappé d’une illumination subite, alors que Siobhan s’occupe du café je m’avance vers Kim restée assise sur l’une des deux couchettes du bas.

Là, j’attrape le pied droit de Kim.
S’en suit un blanc de quelques secondes. Ma tentative ne semble pas des plus concluantes.
Je fronce les sourcils.

« - Donc… l’expression "prendre son pied" ça vient définitivement pas de là ?.. »

Cela m’interroge. On m’avait pourtant assuré que… ouais… non… j’ai sûrement mal compris.

« - … peut-être il faut enlever la chaussure ? »

Récapitulons les scores : un point pour la science et zéro pour Soren.
Brillant.

Kim a franchement l'air de se demander si on la prend pour une bille. Les lobes d'oreille et les pieds, hein ?

Elle ouvre la bouche pour étaler sa science, puis la referme. C'est quand même comique de passer pour l'experte du groupe, alors que la dernière fois, pour elle, c'était il y a... Wouh... Onze ans déjà. Dont sept sous implant anti-désir, certes.

Ouais tiens, un café, merci Sio. Nan, je connais personne qui...

Mais qu'est-c'qu'y fout ?

« - Donc… l’expression "prendre son pied" ça vient définitivement pas de là ?.. »

Kim regarde Soren bouche bée.

« - … peut-être il faut enlever la chaussure ? »

Fou rire. Une fois à peu près remise, elle balbutie :

Non mais imagine si ça avait marché, Soren. Tu viens de me... proposer la botte ?

Re-fou rire.