NSS Schrödinger
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 April Thursday, mon premier

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Myrrha
MJ Nodawn
Myrrha


Messages : 238
Date d'inscription : 21/09/2011
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MessageSujet: April Thursday, mon premier   April Thursday, mon premier I_icon_minitimeVen 23 Sep - 20:45

C'est rigolo, comme on peut se mélanger avec son perso, lui faire dire des choses qu'on pense, lui coller certains de nos vices, et que pourtant il reste indépendant de notre volonté.

April Thursday, mon premier 10041410

April Thursday a écrit:
Les pensées se bousculent dans ma tête, tandis que je reste immobile, debout au milieu de la rue, la pluie ruisselant sur mon visage, les bras ballants. Maudit, je suis maudit. Ma malédiction est de ne rien oublier. Oui, depuis ce jour où j'ai été mutilé de mes émotions, depuis que l'on m'a implanté, c'est tout ce dont je suis capable : me souvenir, mémoriser, retenir, tout ce qui me passe sous la main, n'importe quoi. Les souvenirs sont ensuite prisonniers de ma caboche, et malgré leur pression constante, restent coincés en moi. C'est apparemment la seule manière que mon cerveau ai trouvé de compenser le manque de sensations : tout retenir à la place. Tout retenir, pour le jour prochain où je pourrais de nouveau ressentir. Quelle décision cruelle. J'ai en moi trop de choses dont je ne veux pas me rappeler, trop de souvenirs qui me font mal et seront sans doute encore plus douloureux quand ils seront libérés avec mes sentiments. Un rien me rappelle un autre évènement, un autre temps, la plus anodine des phrases se répercute éternellement dans l'abime de mes pensées. Mes souvenirs sont autant de gifles que je me prend en pleine tête, inlassablement, pour me rappeler tout ce que j'ai fait, n'ai pas fait, vu, n'ai pas vu.

Mes parents sont morts. Cette constatation me révolte, autant que possible vu mon état. Je n'étais pas là et je m'en veux, c'est normal non? Je sais bien que ma présence n'aurait sans doute rien changé, mais au moins j'aurais été là, j'aurais pu agir, n'importe quoi, l'important aurait été de tenter quelque chose. Je n'ai pu que fuir quand j'ai découvert les NOD à ma porte. Je suis lâche.

Et je fais le con, ah ça je sais faire, je fais le pitre, dédramatise, ne prend rien au sérieux, tout ça pour quoi? Ne pas me rendre compte, ne pas me laisser blesser par les évènements, faire le type insouciant et stupide en croyant que ça me sauvera. Je me dégoute. A cause d'eux, je ne suis plus humain, si je ne faisais pas attention, je deviendrais surement comme tous ces braves gens qui travaillent comme des bêtes sans se soucier de se faire exploiter. En cela, ma stupidité est remarquable, elle m'immunise contre la couleur grise des gens, de l'environnement. Je fais l'idiot pour ne pas perdre les derniers lambeaux de mon humanité.

Autour de moi les gens parlent, je les entend.

"C'est quoi ce jeune?"

"Il est bizarre, t'approche pas."

Ta gueule.

"Quelqu'un devrait prévenir les autorités."

Fermez la putain. Vous comprenez pas, vous pouvez pas comprendre, retournez à vos vies de merde et foutez moi la paix.

"C'en est un tu crois?"

"Attention, parait que c'est dangereux, ils sont violents."

Fermez la, fermez la, fermez la...

Je pars. Loin, ailleurs, j'ai besoin de partir, réfléchir au calme, loin de tous ces êtres qui me dégoutent, car dans le fond, on est pas si différents eux et moi. Et ça me fait peur. Enfoirés de gouvernement. Enfoirés de scientifiques. Enfoirés de NOD.

Dans la nuit, j'entends un cri. Un hurlement plutôt. Je réalise que c'est le mien, c'est moi qui crie, bizarre non? Je frappe de mon poing sur un mur, ça fait mal, mais je continue. Encore et encore. Jusqu'à me faire de la bouillie de phalange, à ne plus sentir que la douleur qui irradie ma main, qui pulse au rythme de mon coeur. Mon coeur. Il bat encore celui là?

Je contemple le sang qui dégouline de ma main. Mon sang.

A présent, je suis calme.
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